Mystères des lacs | L’épave d’un hydravion découverte 94 ans plus tard

Le 26 octobre 2020

Mystères des lacs | L’épave d’un hydravion découverte 94 ans plus tard

Matane | 26 octobre 2020

Dans le cadre du tournage de la série Mystères des lacs, une équipe de chercheurs dirigée par l’historien et chasseur d’épaves Samuel Côté et l’explorateur-plongeur Mario Cyr a localisé puis pris des images inédites de l’épave d’un hydravion à coque HS-2L reposant à 18 mètres (60 pieds) de profondeur dans un lac situé à plus de 50 kilomètres au nord de Sept-Îles, sur la Côte-Nord. « Il s’agit du seul exemplaire original de ce type d’hydravion aussi complet connu dans le monde. C’est une découverte historique, car ces hydravions ont joué un rôle majeur dans le développement de l’aviation canadienne à la fin des années 1910 et au début des années 1920. Les lettres de son numéro d’immatriculation sont clairement visibles sur son fuselage et son état de conservation est remarquable. C’est l’archéologue Érik Phaneuf qui m’a informé de la présence possible d’un hydravion dans un lac situé sur la Côte-Nord. Son ami Jean-Paul Le Guilcher, plongeur et passionné d’aviation, a toujours été fasciné par cette histoire et rêvait de repérer l’appareil. J’ai décidé de l’aider dans sa quête », précise Samuel Côté. Produite par le Groupe PVP, la série Mystères des lacs sera diffusée sur Unis TV en 2021.

Six jours en forêt

Le 16 juillet 1926, le HS-2L immatriculé G-CACS, affecté au transport d’arpenteurs chargés d’établir la ligne de démarcation entre le Québec et le Labrador, quitte Sept-Îles. Le pilote choisit d’amerrir sur le lac à l’Eau Dorée, à proximité d’une montagne, mais il évalue mal son altitude au-dessus de la surface de l’eau en raison des effets du plan d’eau miroitant. L’appareil percute violemment la surface de l’eau et commence alors à couler. Les quatre occupants réussissent à grimper sur les ailes de l’hydravion et, après s’être débarrassés de leurs vêtements, ils décident de nager vers la rive. L’un des hommes a eu la présence d’esprit d’apporter une hache et des allumettes. Exposés à des conditions difficiles pendant six jours, les quatre survivants se nourrissent notamment de petits fruits, de grenouilles et de lièvres. Grâce à la hache et aux allumettes, ils construisent un abri de fortune et entretiennent continuellement un feu. C’est d’ailleurs la fumée de leur feu qui guide les sauveteurs vers leur position. Les deux arpenteurs, le pilote et le mécanicien s’en tirent avec une bonne frousse. Le mécanicien souffre de multiples fractures à une jambe.

De la guerre anti-sous-marine au vol de brousse

Cet hydravion à coque de patrouille côtière a été conçu en 1917 pour la U.S. Navy et sera déployé en Europe pour servir à la guerre anti-sous-marine. Un peu plus de 1000 exemplaires auraient été fabriqués. Après la Première Guerre mondiale, le

Canada acheta quelques exemplaires de ce genre de bateau volant à habitacle ouvert. Pionnier du vol de brousse au Canada, ayant donné accès au Nord canadien grâce à sa capacité de décoller et amerrir sur des rivières et lacs éloignés des régions urbaines, cet appareil a été l’instrument de nombreuses « premières ».

Premier avion de brousse au Canada et premier appareil utilisé en vol régulier de transport de passagers, il a également effectué le premier vol de brousse au monde, en 1919, la première patrouille de surveillance des feux de forêt, le premier relevé aérien photographique et le premier service postal aérien régulier au Canada.


Informations de production

Historien : Samuel Côté

Explorateur–plongeur : Mario Cyr
Production : Groupe PVP

Source : Karine Paradis

Directrice de production
karine.paradis@pvp.ca – 418-560-0237